Un corps, composé d’air, d’eau et de lumière
Un corps, fait de muscles, d’os et de chair
Un corps, fait de sourires, de danse et de terre
Un corps, un corps
Mon corps
Mon corps, fait de trop, de honte et de colère
Mon corps, fait de peur, d’envie et de barrières
Mon corps, instrument de protection pour mettre à distance le reste de la terre
Et le mental qui redouble d’efforts pour exister et être fière
Comme une pièce qui n’est que pile
Ou une feuille sans verso
Comme un navire sans tribord qui sombre dans la tempête
Comme un grimpeur paralysé que l’autre hisse le long de la falaise
Un déséquilibre qui ouvre des portes mais qui en ferme
Qui enferme
Et on s’essouffle, on s’essouffle dans les chemins de traverse
On tourne, on contourne, on trébuche dans les mêmes ornières
Et le mur est si grand qu’on ne le voit même plus,
Tellement habitués à la porte close, qu’elle a disparu
Et on tourne, on contourne, on trébuche dans les mêmes ornières
Et puis un jour tous les chemins convergent
Et nous voilà devant le mur avec les chaussures à crampons, la corde et le bouclier
On n’a plus rien à perdre et une furieuse envie d’avancer
Jusque de l’autre côté.
Chaque pas a été une décision concertée
Chaque galère partagée et des compromis pour y arriver
En haut la vue est belle, ensemble nous avons pleuré
Dans le miroir, ce n’est plus l’image d’un corps que je ne peux pas accepter
C’est juste moi
Pleine et unifiée
Moi
Grandie et fortifiée
Moi
Après toutes ces années
Mon corps, mon ami, mon allié
Enfin
Un autre voyage peut commencer.