Quand je me pose la question de ma place dans le monde et plus largement de la place de l’humanité sur Terre, c’est souvent à ça que j’aboutis : tresser des liens.
Retrouver les liens entre nous, au sein de nos familles, entre personnes de différentes cultures et ontologies, entre générations, entre nous et la nature, avec nous-mêmes, avec nos savoirs-faire, nos talents…
J’y accorde autant d’importance parce qu’il me semble que c’est la seule chose qui peut ramener de l’équilibre dans cet extrême dans lequel nous sommes tombés -en tous cas en occident : très séparés parce qu’en compétition les uns avec les autres dans un idéal de succès et de réputation, et cette solitude que nous essayons de combler par des moyens détraqués, qui nous mènent le plus souvent à consommer à outrance et par extension, à détruire la vie sur Terre.
Tresser des liens comme remède à cette séparation, cette destruction. Un acte doux, simple et essentiel. La vannerie en est la manifestation la plus symbolique: seule, en apprentissages ou en ateliers, elle recrée tous ces liens. Mais cela passe aussi par les mots, et énormément par la présence, l’écoute, cette envie de rester en lien malgré toutes les peurs qui nous peuplent. Tresser un certain « être ensemble » patient, doux, créatif et curieux.
